Mes rapports avec Oradour

 

 

En 1993, je construisais des dioramas de guerre ; c’est en voyant un de mes dioramas que mon oncle me fit découvrir Oradour. Cette année fut donc la première visite des ruines, moment très fort. A l’époque, l’entrée se faisait par le haut ou le bas du bourg détruit, pour ma part mon entrée se fit en bas. A ma conviction, c’est par là que la découverte des ruines est la plus impressionnante, à savoir, commencer la visite par l’église qui domine de toute sa carrure la route de Limoges.

Etant fortement attiré par l’ambiance des villages qui régnait dans les années 1930-40, je retrouvais quelque part dans les ruines cette atmosphère au-delà du récit du 10 juin 1944. C’est ainsi que je commença quelques croquis des ruines et ensuite de reconstitution. Ces croquis m’ont d’ailleurs aidé dans l’expérience du dessin.

Les photos prises lors de ma première visite n’étaient (à mon goût) pas assez nombreuses, j’avais suivi le cinquantième anniversaire du massacre par les médias, j’ai donc négocié un retour, une deuxième visite fin 1994.

Ensuite, j’ai réalisé quelques maquettes dont la poste, la gare, et les halles. Fort d’ambition, j'avais comme projet de construire la maquette du village entier avant sa destruction ! Un diorama de plus de sept mètres de long !

Prenant conscience de l’encombrement et du coût (ce n’est pas lorsqu’on a seize ans passés qu'on peut se permettre un tel investissement), je me résolu à un seul module, l’église et le presbytère. N’ayant que peu de documents les travaux de maquette, stagnèrent… Entre temps je commença la recherche de cartes postales sur Oradour dans les bourses aux collectionneurs dans ma région.

En 1996, lors de ma dernière année de lycée, une option arts-plastiques se mis en place. Il fallait choisir un thème, il était tout trouvé : Oradour. Un travail personnel a donc été réalisé pendant l’année et défendu devant un jury de deux personnes pour le Bac. Mon travail fut la reprise de ma maquette avec un travail photographique, ainsi que la création d’un dessin à l’encre de chine (travail de longue halène puisque la mine faisait 0,20 mm et le support au format raisin (50*65cm).

C’est grâce à ce travail, que mon orientation changea ; d’électronique j’allais passé en architecture en meilleur accord avec mes passions. Depuis que je suis à l’école d’Architecture de Nantes, je mène une étude personnelle qui vise à trouver tous les documents possibles pour reconstituer le village d’Oradour avant sa destruction. Cette étude a été ponctuée de plusieurs visites dans les ruines (1996, 1999, mai 2001 et août 2001).